All cops are Bastards.

Publié le 8 Mai 2013

C'est le titre, un peu choquant, d'un film italien que j'ai regardé récemment et qui n'eût pas attiré ma curiosité de petit-fils, fils et frère de militaire, si une expérience récente de prison ne m'avait fait m'interroger sur les limites de la soumission à l'ordre établi.

L'histoire est celle d'un groupe de policiers anti-émeute italiens (l'équivalent des CRS) confrontés à la violence ordinaire des émeutiers qu'ils répriment violemment. Mais quand eux-même entrent en conflits avec l'ordre, pour des raisons familiales, politiques ou pécuniaires, ils s'aperçoivent de l'inexorabilité d'un système dont ils sont les piliers, et leurs réactions divergent du respect de la loi à la protection de leurs proches.

Ce film a le mérite de ne pas verser dans un manichéisme confortable, de faire la part des choses entres les violences respectives exercées par les policiers comme par les délinquant, hooligans, fascistes et Roumains, mais aussi de souligner l’irresponsabilité de politiques qui exercent leur pouvoir en s'appuyant sur des hommes dont ils font fi et qui sont confrontés à l'inhumanité de l'hydre qu'ils servent. Ce qui poussent les hommes en bleu à faire eux-même la justice et à affronter la force qu'ils exercent eux-même.

Cela ne m'a pas vraiment éclairé sur la légitimité de la révolte face au désordre organisé, à l’œuvre depuis que les principes naturels et surnaturels de la société ont été mis à bas, mais montre le désarroi de l'homme face à l'esprit de système que ce désordre institutionnalisé induit. Il faut lire la 25e heure de Virgil Georghiu pour s'en donner une idée. La société issue de la Révolution ne peut en effet que verser dans l'anarchie ou la dictature, car elle érige en principe la révolte organisée, ce qui rend impossible l'exercice d'une autorité juste.

Comment condamner un factieux puisqu'il s'appuie sur ce qui constitue les valeurs fondamentales de nos société, la liberté de tout homme de se lever contre l'oppression ? Comment condamner un anarchiste terroriste quand Robespierre est au pinacle ?

Et comment, pour nous contre-révolutionnaires, légitimer le désordre d'actions illégales quand nous nous voulons les défenseurs de l'ordre, de l'ordre naturel, image imparfaite de la divinité ?

Je crois qu'il faut se convaincre absolument que l'ordre établi n'est que désordre organisé et que la violence que nous exerçons, si choquante qu'elle puisse paraître, ne sera que rarement injuste par rapport à la quiète violence quotidienne qui est exercée contre nos consciences.

La limite de nos actions ne doit désormais être que celle qu'impose notre morale catholique, bien plus exigeante que la légalité factice et la justice aveugle qui broie ses propres enfants, telle que la Révolution égalitariste la conçoit. La Charité n'est pas la faiblesse ni la Justice la vengeance.

 

Liens :

fiche Allociné du film : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=201423.html

lien streaming (je ne suis pas responsable de l'usage que vous pourrez faire de ce lien...) : http://top-streamz.net/a-c-a-b-all-cops-are-bastards/

Rédigé par Tainchebraye

Publié dans #film, #critique, #réflexions

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article